Il n’est pas toujours facile de savoir quelle vocation choisir. Parfois, il est plus simple de choisir par élimination. Quand on ne sait pas ce que l’on veut, on sait souvent ce que l’on ne veut pas. Voici trois préconisations tirées du livre de Cal Newport “So good, they can’t ignore you”
Le métier offre peu d’opportunités de vous distinguer en développant des compétences pertinentes (rares et précieuses)
Dans la mesure où la vie professionnelle est une compétition, il convient d’avoir les clefs pour pouvoir tirer son épingle du jeu. Un métier, pour qu’il soit attrayant selon Cal Newport, devrait donner la possibilité de développer des compétences rares et précieuses vous offrant l’opportunité d’être reconnu comme expert.
Le problème est qu’il existe un nombre important de professions qui ne se basent pas sur une réelle expertise, j’entends par là une compétence dure, mais plutôt un réseau de connaissances ou du savoir être. Si bien sûr ces deux aspects d’un métier ne sont pas à négliger, il peut être périlleux de baser sa stratégie uniquement sur ces derniers en omettant la nécessité de développer une compétence réelle dans le domaine qui vous concerne. Si vous n’avez pas quelque chose de tangible à proposer et à développer, vous vous exposez à deux écueils. Le premier, c’est d’être à la merci du bon vouloir de ceux qui dominent la profession et qui sont bien sûr arrivés avant vous. Le deuxième, c’est de ne pas ressentir une progression tout au long de votre carrière, ce qui peut apporter des déconvenues. La satisfaction au travail est intimement liée à une maîtrise que l’on a développée. Elle est le fruit d’un effort conscient et de l’assimilation de connaissances qui nécessitent une remise en question perpétuelle. Si votre métier repose sur une forme de rente (par transmission ou succession), il est peu probable qu’il vous apporte la satisfaction et le bonheur auxquels on aspire. Pour être en quelque sorte jubilatoire, une vocation doit être associée à l’idée de mérite, elle-même conditionnée par une expertise et des efforts consciencieux.
Inutile ou nuisible selon vos valeurs
Il n’y a rien de pire que de faire un travail inutile voire nuisible pour le monde. Ceci a été clairement mis en avant par David Graeber dans son livre “Bullshit jobs”. La quête de sens est la motivation principale de l’existence. Si notre travail n’occupe pas l’entièreté de notre temps de vie, il n’en accapare pas moins une part substantielle. Si c’est un tiers de notre temps journalier, c’est plus de la moitié bien souvent de notre temps éveillé. Il apparaît donc comme une folie de se dédier corps et âme à une occupation qui ne représente pas nos valeurs et qui même travaille à détruire ce que l’on croit précieux. Pour choisir une vocation, il faut avoir une vision à long terme, cela implique d’œuvrer pour un groupe, une entreprise ou son propre business qui respectent certains principes moraux. Si vous ne faites pas ce choix en début de carrière, vous le ferez tôt ou tard, mais les désillusions pourraient être grandes tant vous aurez pris une trajectoire qui vous aura éloigné de vos aspirations initiales. Pour choisir juste, il faut se donner le temps de la réflexion.
Les diverses dimensions de l’individu
Un individu peut être défini selon plusieurs couches successives de concepts. Le concept le plus central est composé de vos valeurs et principes, ce qu’il y a de plus sacré en vous. De ce cœur émanent d’autres notions plus superficielles. Dans votre esprit, ce qui vous définit de la manière la plus intime, c’est votre savoir, c’est-à-dire ce que vous avez retenu de vos expériences, vous pouvez en avoir développé une certaine sagesse. Il y a ensuite vos compétences puis vos connaissances.
Quand on est jeune, on n’est pas toujours attentifs aux choix que l’on fait d’un point de vue des valeurs. Ce qui motive le plus souvent, c’est l’ambition ou l’appât du gain. Plus vous accumulez d’expériences, plus vous augmentez votre savoir. Ce savoir peut être mis en perspective par rapport à un ensemble de valeurs. Essentiellement, plus vous vieillissez, plus vous avez la possibilité de devenir sensible à la portée morale de vos choix. C’est pourquoi, il est mieux d’avoir formalisé ses valeurs à un jeune âge car on peut orienter sensiblement sa trajectoire de vie.
Un travail qui vous met en contact avec des gens que vous méprisez ou que vous n’aimez pas
Il n’est pas non plus agréable de travailler avec des gens malveillants ou qui ne partagent en rien nos valeurs. Évoluer dans un contexte professionnel hostile peut nous conduire à porter un masque une bonne partie de la journée. Au-delà du caractère désagréable de la situation, il y a aussi le risque de se transformer progressivement en quelqu’un qu’on méprisait auparavant. Certains métiers développent de mauvaises tendances comme le mensonge, l’hypocrisie ou encore l’avidité. Ces habitudes prises sur le lieu de travail peuvent imprégner une personnalité jusqu’à en devenir une seconde nature si on n’y prête pas attention. À la longue, on peut souffrir de ces contacts répétés avec des personnalités toxiques. C’est pourquoi il est plus que nécessaire d’observer les types de personnes qui constituent une branche de métiers. Il y a plusieurs façons de procéder. La première serait de demander conseil autour de soi, idéalement à des personnes qui ont côtoyé de près ou de loin cet univers. Faire une immersion soi-même via un stage par exemple peut être une option mais cela implique d’être déjà engagé dans une carrière, ce que l’on souhaite éviter si on veut changer de direction par la suite. Une autre option pertinente serait de se présenter comme client potentiel ou visiteur lorsque cela est possible. Vous auriez ainsi une première impression du type de personnes qui y travaillent, cela est toujours riche d’enseignements.