Notre valeur est à la hauteur de nos désirs et nos aspirations. Un noble désir conduit à la noblesse, un vil désir conduit au statut de vilain.
Les sociétés traditionnelles étaient organisées selon trois grands ordres, celui du labeur, celui de la guerre et l’ordre intérieur et celui du clergé.
L’idée était que les plus nobles commandaient ceux qui l’étaient moins. Le problème était que l’organisation institutionnalisée du statut social conduisit à la disparition du mérite (et a fortiori de la crédibilité) de ceux garants de l’ordre. La force brutale règne là où la force légitime (car morale) devait régner. Alors que précisément, le mérite fut ce qui permit à nombre de gens d’accéder au rang de noble pour leur vigueur, leur loyauté ou leur bravoure sur les champs de bataille notamment.
Le mérite n’existant plus, l’ordre moral de la société est remis en question.
Quand les privilèges sont abolis, la société souhaite recréer une méritocratie. Les plus méritants dirigent alors (ou du moins ceux qui ont triomphé de l’ancien régime), mais on se rend compte qu’une autre caste prend le pouvoir, celles des nantis. Il devient difficile alors d’accéder au pouvoir et certains pays comme la France se réorganisent en castes.
On peut dire une nouvelle fois que le statut social ne reflète pas la noblesse de caractère. La richesse financière d’une personne ne fait pas sa valeur, ses honneurs ne font pas son honneur. Comment dès lors séparer le bon grain de l’ivraie ?
Un élément de réponse pourrait être de connaître ce qui anime cette personne au plus profond d’elle : la qualité de ses désirs vous indiquent en quelque sorte son niveau d’avancement moral.
Nous sommes tous des êtres en devenir. Parfois nous régressons, parfois nous stagnons parce qu’on n’a pas réussi à répondre complément à un besoin. Certains subliment leurs désirs pour ne garder que les plus élevés. La pyramide de la hiérarchie sociale existe toujours, mais elle ne correspond pas toujours à la pyramide morale. A chacun de choisir son référentiel.