Les Anciens, aussi bien en Occident qu’en Orient, recherchaient la vertu, elle était souvent l’unique préoccupation d’un philosophe et des hommes et femmes du commun. La recherche de l’amélioration de soi, de ses qualités au travers de la pratique de différents arts ou de la vie spirituelle était fondamentale pour comprendre les sociétés d’antan. Il semble au contraire aujourd’hui surprenant de constater que bien qu’ayant des personnalités faillibles, certains s’attèlent à l’accumulation de richesses et ignorent que leur caractère discordant est l’une des principales raisons de leurs malheurs. Médusée est peut-être le meilleur qualificatif pour décrire notre société actuelle qui ne semble pas vraiment savoir où elle va. Tantôt on amorce un projet ici, tantôt on en fait germer un autre là. Il n’y rien vraiment qui semble donner une cohérence à un groupe d’individualités dont l’union a été ébranlée par les fracas successifs de la modernité. Alors on préfère s’enivrer de plaisirs, de produits, de consommables qui nous font aussitôt oublier notre condition de poupée désarticulée. Bien que d’autres aient du bagout et qu’ils arrivent à se faire croire à eux-mêmes que leur vie est pleine de sens, la plupart, plus lucides, réalisent la portée de leur échec et pour beaucoup sombrent dans la dépression.
Pourtant, il existe des moyens de se détourner du précipice de la vanité, il suffit de s’affranchir de carcans mentaux et suivre une voie sereine qu’est celle de la vertu. Nous gâchons nos vies, osons en rétablir la grâce originelle. L’enfant qui naît semble s’exalter d’un rien car il est préservé du poids de la vie qui l’attend. Pourquoi, ne pas nous décharger de ces illusions collectives pour travailler chaque jour à l’amélioration de notre être. Il s’agit d’une tâche sans fin pourtant au combien délicieuse. La vertu n’est pas encombrante, elle s’accommode de tout encore faut-il pouvoir puiser au sein de notre âme les qualités naturelles que nous portons tout un chacun.