Êtes-vous poète ?
On dit souvent que les poètes sont en avance sur leur temps, qu’ils arrivent à voir le monde avec les yeux des générations qui les succèdent. Avez-vous une once d’avance sur vos contemporains ? Pourra-t-on dire dans 100 ans que vous étiez avant-gardiste ou bien que vous étiez le simple produit de votre époque ?
Pourquoi se poser une telle question ?
Eh bien, elle peut vous aider à savoir si vous avez des chances de passer dans la postérité car si vous répondez par la négative, vous pourriez passer dans les oubliettes de l’histoire. Ce n’est pas un problème en soi, mais c’est bien d’y réfléchir, afin de voir ce qui distingue les gens qu’on oublie et ceux qu’on retient.
Qu’est-ce qui caractérise une pensée en avance sur son temps ?
Elle se démarque des autres mais surtout, elle s’incarne dans les actions de son auteur. Léonard de Vinci bien qu’il soit considéré comme l’homme de la renaissance par excellence, il est né à la toute fin du Moyen-Age et y a passé les 40 premières années de sa vie (le Moyen-Age s’achevant officiellement en 1492 alors qu’il était né en 1452). Léonard était différent parce qu’il avait eu la chance de se trouver dans un contexte qui avait pu mettre en valeur sa sensibilité. Florence fut l’un des berceaux de la Renaissance. Léonard y passa sa jeunesse à y perfectionner ses arts. La ville était florissante et De Vinci s’est imprégné de tous les savoirs qu’il a pu, c’est pour cela qu’il a pu être en avance.
Pour être en avance, il faut déjà assimiler les pensées de nos prédécesseurs
Si vous voulez être en avance sur votre temps, il faut déjà comprendre et assimiler l’héritage du passé. Picasso n’a pu innover dans l’art que parce qu’il excellait à reproduire les œuvres classiques : pour devenir un maître, il faut être un bon élève
La médiocrité vient du refus d’assimiler le travail des anciens
La médiocrité ambiante n’est le résultat que de la volonté d’innover sans faire le travail préliminaire de recherche, d’apprentissage et d’assimilation. On veut tous être des Léonard de Vinci sans vouloir endurer les 30 premières années de sa vie de labeur et d’étude.
L’avant-garde ne recherche pas la gloire
Si vous recherchez la gloire, vous allez être déçu. Ce n’est pas en la cherchant que vous la trouverez. La gloire est une femme qui ne se donne pas au premier venu, elle s’offre à celui qui ne l’a pas cherchée directement. Si vous voulez la gloire, ignorez-la et partez plutôt à la recherche de la vérité et peut-être qu’elle vous rendra visite même si ce n’est en rien sûr.
La réussite entrepreneuriale est comme une maison qu’on construit
Une maison a besoin de fondations solides pour durer dans le temps. Votre intégrité et vos valeurs constituent ces fondations. Si votre moralité laisse à désirer, vous risque de voir le travail d’une vie s’effondrer comme un château de cartes. C’est pourquoi il est mieux de ne pas être tenté par des raccourcis sur le chemin de la réussite, bien souvent ils vous emmènent dans ses chemin boueux et sans issue.
Pour réussir, il ne faut pas viser la réussite mais l’excellence
La réussite est comme ces légumes que vous récoltez : c’est la conséquence de votre travail sur la terre et l’environnement de vos plantes qui a permis de porter ses fruits. Vous ne pouvez pas agir directement sur les légumes, ils poussent d’eux-mêmes, vous n’avez aucun contrôle direct sur eux. Vous pouvez simplement réunir toutes les conditions pour que la plante décide d’elle-même de laisser les légumes pousser
Comment poursuivre les efforts alors qu’aucun progrès n’est en vue ?
Il est dur de persévérer lorsqu’aucun signe nous encourage à le faire. Parfois, il est bon d’arrêter ce que l’on fait pour réfléchir où l’on va. Si vous vous êtes déjà perdu en forêt, vous comprendrez. Si vous avancez et que vous ne retrouvez pas votre chemin, il est sage de s’arrêter un instant afin de regarder avec attention la carte pour voir si vous ne vous êtes pas trompé de route. Être obstiné peut être un défaut si on ne sait pas le distinguer de la persévérance. La persévérance implique de l’intelligence et de la sagesse même. L’obstination est stupide et dangereuse dans certains cas.
Partir à l’aventure entrepreneuriale, c’est comme partir vers l’inconnu en bateau
Si vous décidez d’entreprendre un long voyage vers l’inconnu, vous avez tout intérêt à vérifier votre embarcation, la solidité de votre équipage et la quantité de vos provisions. Votre bateau, c’est vous et votre projet. Votre équipage, c’est votre équipe. Votre cargaison, ce sont vos ressources financières. Pour entreprendre un long voyage, ces trois éléments doivent être au mieux.
Les 3 motivations humaines : sagesse, honneurs et gains
Il existe trois types de motivations fondamentales et chacune varie selon sa qualité.
Le gain
L’avidité, cette envie qui nous pousse à accumuler, l’argent, les conquêtes, les plaisirs relève de la recherche d’un gain, d’une façon où d’une autre. Nous vivons dans une société du gain, du moins les sociétés modernes étant capitalistes, elles construisent le monde sur cette idée. Tout ce qui a trait à la performance est en fait l’avatar de la recherche de gain. Ainsi, le sport qui semble innocent est en fait un formidable outil de promotion de cette idéologie du gain.
Les honneurs
Se sentir meilleur que les autres, accomplir de grandes choses est une motivation d’un niveau supérieur en ce que la personne a une conception moins matérialiste de la vie. Être prêt à mourir pour l’honneur est un exemple emblématique de l’idée qu’on est plus qu’un corps de chair et de sang. Si vous voulez accumuler des honneurs, il vous faut apprendre à projeter ses désirs vers une reconnaissance immatérielle.
La sagesse
La recherche de la sagesse est une occupation plus sereine car elle consiste à devenir meilleur intérieurement, donc tout est potentiellement dans notre sphère de contrôle. Pour pouvoir accumuler de la sagesse, il faut en fait se défaire de ses identités successives jusqu’à ne garder qu’une fine couche, légère qui nous permet de ne pas devenir nihiliste. La sagesse n’est pas l’affaire de tout le monde. Si on n’a pas été initié, on ne sait pas par où commencer, pourtant si on ouvre cette porte, on peut rapidement y prendre goût et finalement les efforts paraîtront infimes en comparaison des bénéfices qu’on en retire.
Les sociétés traditionnelles se basent sur la notion de sagesse. Tout est fait pour conserver une certaine idée de pureté et de beauté morale. La recherche de sagesse se fait pour soi alors que la recherche d’honneur se fait surtout par rapport aux autres. On veut briller pour soi alors que dans l’autre cas, on veut briller en société.
On n’est pas motivé que par une chose, on est un assemblage de désirs. Au fil du temps, on devrait tendre davantage vers une envie de sagesse