Il n’y a pas de jour qui soit totalement similaire à un autre même si notre impression nous dit le contraire. Les jours comme les semaines connaissent leurs fluctuations. L’alternance de hauts et de bas ne saurait exister que pour nous enseigner exaltation et résilience. La quiétude, qui bien souvent est méprise pour de la monotonie, joue un rôle essentiel dans l’existence : celui de nous offrir une pause dans une course qui peut paraître souvent effrénée. Le ralentissement et même la lenteur sont utiles pour nous enseigner les vertus de la planification qui est impossible lorsqu’on est pris dans le tumulte de l’action.
Ces moments de repli sont des opportunités de recueil et de contemplation destinées à faire croître en nous les germes de notre méditation du monde. Lorsqu’on s’arrête de courir, c’est à ce moment-là vraiment qu’on peut admirer un paysage ou corriger notre trajectoire. C’est à peu de chose près ce qui arrive quand la houle disparaît et qu’on peut enfin voir à l’horizon. Un jour sans vent, ce n’est pas nécessairement un jour de perdu pour un marin. Il y a toujours des tâches qu’il a négligées alors qu’il était absorbé dans le feu de l’action.
Apprivoiser le calme, c’est en reconnaître les bienfaits, c’est aussi accepter cette dimension de la vie que l’on a tendance à mésestimer. Choisir de développer des caractéristiques yin et yang, tantôt tournées vers l’intérieur, tantôt tournées vers l’extérieur est primordial si l’on veut développer une ténacité face aux variations du monde. Cultiver ces deux aspects nous rendra plus complet et préparé aux tumultes sur lesquels nous n’avons aucun contrôle. C’est seulement notre esprit que nous pouvons apprendre à dominer.