“L’enfer, c’est les autres” Jean-Paul Sartre
La relation à autrui est nécessaire en ce qu’elle est la base de la vie en société. Celle-ci nous aide à construire notre identité, ce qui se fait dans la souffrance car regarder l’autre, c’est se voir comme objet et non plus sujet.
L’autre n’est pas neutre, il projette sur nous, par son regard, des conceptions, des préjugés, des peurs, des haines dont nous n’étions pas conscients avant que nos yeux aient croisé les siens.
De ce fait, l’autre peut nous condamner et nous renvoyer une image méprisable de nous-mêmes. Par la haine qu’il nous communique, il peut détruire notre amour-propre, notre respect vis-à-vis de nous-même et finalement notre intégrité.
Les autres sont comme des miroirs plus ou moins opaques ou déformants dans lesquels on peut regarder à tout instant. L’opacité ou la déformation qu’ils contiennent sont autant de défauts, d’imperfections qu’on prend pourtant pour vrais. C’est pourquoi il faut bien faire attention à porter son regard sur des glaces qui reflètent une image tenant compte de notre qualité. On peut difficilement grandir avec la haine de soi. S’entourer de miroirs déformants peut devenir un supplice pour celui qui ne sait pas que les miroirs mentent parfois. Le reflet de soi peut se révéler être un piège pour tous ceux qui regardent des miroirs ternis ou brisés par l’aigreur, la rancœur ou l’hostilité.
S’aimer prend du temps et cela peut même prendre une éternité si on n’apprend jamais à chercher l’amour de soi dans le regard de personnes bienveillantes.
Vouloir à tout prix être aimé des autres nous rend aussi esclaves, du fait que nous faisons dépendre notre bonheur de quelque chose que nous ne maîtrisons pas. Pour tous ceux qui croient en la transcendance, il existe une relation qui libère, celle qui nous lie à Dieu. Aimer Dieu et lui communiquer notre amour par la prière est un moyen de faire grandir nos qualités en ce que c’est un amour inconditionnel pour tous ceux qui osent regarder le miroir divin.