Vous ne savez pas toujours dans quelle direction vous souhaitez vous diriger. Cependant, vous savez presque toujours ce que vous ne voulez pas être ou devenir. Dans ce cas, il convient tout autant de décider par la négative.
L’atténuation du risque : les bons choix se résument souvent à éviter les mauvais
Un mariage heureux dépend à la fois de la qualité de votre caractère mais également de celle de votre conjoint. Si vous avez a priori un contrôle sur ce que vous êtes, paradoxalement, vous avez d’autant plus de contrôle sur votre conjoint, cela s’appelle le choix. Avant de vous marier, vous pouvez décider avec grande prudence la nature de la personne avec laquelle vous allez passer le restant de votre vie. Il est en soi plus simple de changer de futur conjoint que de se changer soi-même. C’est pourquoi votre contrôle sur l’autre du fait même du choix dans votre sélection est à première vue important, sauf qu’il ne faut pas oublier que c’est un choix qui se doit d’être réciproque : vous avez beau désirer quelqu’un, si cet autre ne veut pas de vous, vous n’avez pas en réalité autant de choix que vous le pensez. Pour augmenter sa capacité de choix dans ce contexte, il faut en réalité augmenter sa désirabilité, c’est-à-dire sa valeur par rapport sur le « marché » des relations.. Vous ne pourrez pas aussi facilement choisir d’être quelqu’un d’autre : se changer est une tâche beaucoup plus difficile.
Tout dans la vie peut se résumer à cela : faire les bons choix en évitant les mauvais. Bien sûr, éviter le risque totalement n’est généralement pas la meilleure décision car vous vous privez de précieuses informations qui vous empêchent de vous améliorer. Un peu comme dans les relations. Si vous vous mariez traditionnellement avec vos cousins, dans votre famille, vous empêchez un renouvellement génétique qui peut être préjudiciable sur le long terme. Il faut introduire ce qu’on appelle de la sérendipité.
Pour être la personne que vous voulez être, vous devez lister les traits de la personne que vous ne voulez pas être
Il y a des gens qui nous inspirent et il y en a d’autres qui nous répugnent, il suffit de regarder autour de soi pour le constater. Nous avons tout autant à apprendre des gens qui nous inspirent que de ceux qui nous répugnent. Les traits de caractère qui nous semblent méprisables sont autant d’indications sur la personne que l’on désire devenir. Par exemple, imaginez que vous n’aimiez pas les personnes vénales et intéressées. Cela vous donnerait une information sur la personne que vous pourriez devenir, à savoir, quelqu’un de bienveillant et généreux. Une fois que vous avez tiré vos conclusions par ce raisonnement basé sur l’antonymie, il vous faut simplement avoir une stratégie visant à développer ce caractère en vous.
Développer les bonnes qualités
Imaginons donc que vous souhaitez être plus généreux. Il est souvent intéressant, dans un premier temps, d’aller à la racine du mot, à savoir sa définition et son étymologie. Intéressons-nous au substantif :
– générosité :
• Disposition à donner plus qu’on n’est tenu de donner et à recevoir moins qu’on pourrait réclamer.
• Noblesse, élévation de sentiments.
• Actes de générosité.
Du latin “generositas” : Noblesse, excellence, bonté
Cette analyse préliminaire nous donne une information intéressante qui nous aide à traduire cette idée sous forme d’action. Il y a sensiblement 2 manières de changer : par la penser et par l’action. L’une précédant l’autre. Si vous souhaitez être généreux, après réflexion autour de la définition, il suffit de “donner plus que ce que l’on tenu” et de “recevoir moins de ce que l’on pourrait réclamer”. Et cette générosité peut s’exprimer de 4 formes (les 4 langages de l’amitié), à savoir par le temps de qualité que l’on passe avec les gens, les cadeaux matériels que l’on donne, les services que l’on rend et les mots d’encouragement que l’on peut formuler.
Travailler une qualité à la fois
Changer prend du temps. Il ne sert à rien d’essayer de cultiver 10 nouvelles valeurs en même temps. Il est préférable de se concentrer sur une valeur à la fois, celle-ci aura de toute façon un effet domino positif sur d’autres qualités. Pour développer un nouveau trait positif, il faut pouvoir définir une nouvelle habitude correspondante, que ce soit l’habitude de faire ou de ne plus faire quelque chose. Par exemple, si vous voulez être véridique, honnête et sincère, vous pourriez prendre l’habitude de ne plus dire de mensonge. Au début, c’est difficile d’autant plus si cette mauvaise habitude de mentir est profondément enracinée. Le fait de ne plus mentir engendrera un effet vertueux comme le courage par exemple car il faut du courage pour dire la vérité.
Éviter de fréquenter trop les gens à qui vous ne voulez pas ressembler
Nous sommes la moyenne du caractère des personnes que l’on côtoie. Si vous voulez éviter certains traits, il suffit parfois d’éviter certaines personnes. Lorsque vous vous associez avec des gens, que ce soit dans l’amitié, l’amour ou le travail, vous prêtez l’oreille à des personnes qui ont la possibilité de vous influencer. On est autant influencé par ceux qui murmurent à nos oreilles que ceux qui nous crient dessus. Le murmure est plusieurs insidieux et peut être bien plus dangereux que la colère sans détour.
Si vous voulez ressembler à quelqu’un, laissez-vous influencer par lui
Nous avons la chance de vivre à une époque qui nous permet d’accéder aux œuvres de l’humanité dans son ensemble et ce, de manière intemporelle. Vous avez parfois à vous rapprocher de gens illustres décédés que de côtoyer vos contemporains. Un livre est un excellent témoignage de la pensée d’un auteur. Par ce travail, vous pouvez littéralement « télécharger » le cerveau des êtres les plus remarquables. Savoir cultiver une pensée en accord avec votre idéal prend du temps car elle doit être imprégnée d’action. L’action est ce qui témoigne de la nature réelle de ce que vous êtes. Lire et former une réflexion est une chose ; forger et tremper son caractère par l’action en est une autre. Cela prend du temps et une certaine dose de courage pour donner corps à une pensée d’excellence.
Les gens ne changent pas, que faire de cette information lorsqu’on veut se faire influencer positivement ?
Parfois, on se laisse leurrer par nos souvenirs. Le temps et la distance ont tendance à édulcorer les choses et les gens. Ce faisant, on s’écarte de la vérité. Si vous survolez à 3000 pieds d’altitude un champ de bataille, vous pourriez en venir à admirer la scène. En effet, la couleur des explosions, le mouvement des troupes minuscules ainsi que les nuages de fumée voire les effusions de sang forment un tableau presque magnifique vu du ciel. Cependant, cette contemplation n’est possible que parce qu’elle masque l’horreur de la réalité de la guerre qui tue la jeunesse et l’espoir en l’humanité. La beauté n’est parfois rendu possible que par la distance qui invisibilise la tragédie. L’espace et le temps améliorent les choses mais par ce biais ils nous induisent en erreur. Parce qu’on n’est pas capable de se remémorer la véritable nature d’une personne, on peut en venir à lui pardonner certaines choses, simplement parce qu’on a oublié. Faites confiance en votre premier jugement. Les gens changent mais le caractère est ce qui est le plus lent à changer alors méfiez-vous de ceux qui clament haut et forts qu’ils sont de nouvelles personnes. Il ne s’agit bien souvent que d’une ruse avant de vous duper et vous faire baisser votre garde.
L’important de faire confiance à sa mémoire
Faites-vous confiance : si un endroit ou quelqu’un vous a déplu à un moment donné de votre vie, c’est sûrement pour une raison valable. Bien souvent, vous changez d’avis non pas parce que les autres ont changé mais parce que c’est vous-même qui êtes différent.
Les gens ne changent pas vraiment, c’est davantage notre représentation du monde et de nos souvenirs qui s’altèrent avec le temps. Pour améliorer sa capacité à prendre des bonnes décisions, il faudrait dans l’idéal avoir un journal intime papier ou numérique qui servirait à conserver toutes nos réflexions personnelles quotidiennes de manière à ne pas être victime de l’altération de la mémoire. Si vous lisez et relisez vos notes du passé, vous pourrez vraiment prendre conscience de la façon dont vous vous sentiez à l’époque et serez en mesure de prendre de meilleures décisions.
La mémoire, le moyen qu’a trouvé le cerveau pour améliorer le passé
Si la mémoire a tendance à améliorer les souvenirs, c’est sans doute pour nous aider à vivre en paix. Garder en mémoire des épisodes douloureux ne fait jamais de bien, le cerveau nous aide à mieux vivre en falsifiant le passé mais par ce biais il influence négativement notre capacité à prendre de bonnes décisions.
Éviter les choix aux possibles conséquences graves et gains incrémentaux
Il y a des décisions que l’on prend pour de mauvaises raisons, il faut savoir les identifier. Beaucoup de décisions que l’on prend peuvent être classées dans la catégorie du tribalisme ou du conformisme : on les prend pour réaffirmer son appartenance à un groupe mais elles ne sont ni nécessaires ni souhaitables à un niveau individuel. Imaginez que vous fassiez partie d’un club d’arts martiaux qui organise régulièrement des combats à mains nues avec d’autres clubs. Vous seriez tenté de suivre vos camarades dans ces combats de pugilat, tout en oubliant que votre motivation initiale était d’apprendre à vous défendre si on vous cherchait des noises dans la rue, rien de plus. Votre engagement dans ce club de braves vous amène à prendre des décisions que vous n’aurez jamais considérées auparavant car celles-ci mettent votre intégrité physique en péril si vous n’en sortez pas victorieux. De même, vous n’aviez pas vraiment envisagé frapper quelqu’un qui ne vous a a priori rien fait. Blesser un inconnu pour la gloire, la reconnaissance ou l’estime personnelle est-il vraiment nécessaire ? Les pires exactions de l’histoire l’ont souvent été par tribalisme. Un bataillon en opération peut commettre les pires horreurs parce qu’il peut se mettre en place une surenchère dans la barbarie pour renforcer son appartenance au groupe dans certains cas. La pression du groupe est très pesante et elle peut conditionner nombre de nos choix. C’est pourquoi, il est toujours bon de jauger un groupe avant de le rejoindre et éviter de s’y engager quand vous observez des comportements intolérables. Il y a certaines risques qu’il ne faut pas prendre car leurs conséquences en cas d’échec sont trop graves : la mort, la maladie ou l’indigence. Si vous avez un pour cent de chance de mourir en faisant quelque chose et que vous pouvez vous permettre de ne pas faire cette chose (contrairement à une opération médicale par exemple), il est plutôt raisonnable de s’abstenir de faire cette chose. De même, si vous avez une chance non négligeable de perdre tout votre argent (s’il est conséquent) pour devenir de fois plus riche, il est peut-être meilleur de s’abstenir. Tout dépend de votre espérance de gain et de votre maturité dans votre développement. En début de carrière, vous pouvez vous permettre de prendre des risques car vous n’avez pas grand chose à perdre et normalement, plus le temps passe, plus vous choix pourront influencer sensiblement votre patrimoine, ce qui aura pour conséquence de vous rendre conservateur dans vos prises de risques.
Fréquentez plusieurs groupes pour éviter les pressions tribalistes
Pour s’émanciper du tribalisme et donc davantage prendre des décisions qui fassent fi du conditionnement social, il est souhaitable de fréquenter plusieurs groupes de telle sorte que notre dépendance en matière de sentiment d’appartenance ne soit pas exclusivement rattachée à un groupe d’individus. Lorsqu’on peut assouvir son besoin d’appartenance entre plusieurs groupes, on peut mieux contrôler les comportements que l’on désire adopter du seul fait qu’on est plus libre de quitter un groupe qui nous déplaît. À l’inverse, cette absence de choix dans certains cas explique pourquoi certains environnements (école, entreprise, prison etc.) peuvent encourager des comportements toxiques et délétères pour soi-même. Malgré tout, dans de telles circonstances, il convient de rechercher d’autres « tribus », plus positives ou émancipatrices.






