La frugalité n’a pas de limite. Elle prend différentes formes : la nourriture, les achats en tous genres et aujourd’hui l’information. Il y a dans la frugalité un lien direct fait à la philosophie des Anciens, ces Stoïciens du bassin méditerranéen d’antan ou encore ces moines bouddhistes ou sâdhus d’Orient.
Qu’ont-ils à nous apprendre ?
Que la sagesse ne procède pas forcément d’une démarche studieuse ou exégétique. En effet, la force du contemplatif et du méditatif prend le pas sur une approche plus livresque. Le Bouddha n’a-t-il pas atteint l’illumination en méditant pendant des jours plutôt qu’en lisant un recueil de textes sacrés ? Nous portons en nous une parcelle de savoir qui ne demande que de jaillir pour celui qui prend la peine de venir boire à ce puits de connaissances c’est-à-dire pour celui qui prend la peine de s’écouter.
Les sagesses antiques et modernes nous apprennent surtout qu’il faut se détourner du brouhaha quotidien que peuvent représenter la musique, la télévision ou encore le bavardage. Sans le vouloir, nous laissons interférer des signaux qui nous coupent avec nous-même, avec notre propre source. C’est pourquoi il arrive fréquemment que nous nous sentions totalement épuisés en fin de journée, nous avons laissé notre énergie être drainée par des éléments souvent sans importance voire hélas parfois toxiques.
Tout vouloir savoir et comprendre sur tout est un leurre. En effet, la connaissance est sans limite. Il n’y a en qu’une seule qui mériterait notre attention quotidienne, c’est la connaissance de nous-même, savoir ce que nous voulons vraiment. Sans une réponse à cette question, il est vain de vouloir chercher dans tous les sens, de se noyer dans l’information, il vaut mieux laisser l’esprit se reposer pour y voir plus clair.
La frugalité est aussi celle de la parole. Une logorrhée interminable ne rend ni service aux autres, ni à soi. Parler juste implique de penser juste, et pour cela un silence préliminaire s’impose.