Pourquoi écrire ne cessera pas d’être une compétence utile à l’heure de Chat GpT
Écrire est une compétence intemporelle
Savoir bien écrire, c’est faire preuve de clarté, de synthèse, de justesse, de précision, d’intelligence et d’empathie. En un mot, écrire ne s’improvise pas. Écrire, c’est l’école qui nous apprend à penser. Bien qu’il existe des intelligences artificielles qui puissent écrire mieux et de manière plus prolifique, il serait risqué de totalement se défaire de l’habitude d’écrire car cela résulterait d’une perte de notre capacité à penser avec justesse.
Penser est l’un des attributs de notre humanité
Plus on se compare aux intelligences artificielles, plus on réalise les limites de notre propre intelligence. Il serait tentant de vouloir abandonner et de laisser les machines s’occuper de choses qui étaient jusqu’alors de notre unique ressort au premier rang desquels penser. On ne peut pas laisser les intelligences artificielles gagner du terrain sans maintenir et accroître notre propre intelligence. C’est comme si l’humain s’était arrêté de faire du sport lorsque les machines de la Révolution Industrielle avaient fait leur apparition, nous avons un devoir de conserver au mieux les attributs de notre humanité en dépit des avancées spectaculaires des technologies.
L’homme de la nouvelle Renaissance
Essentiellement, à l’époque où nous vivons, celle en proie aux bouleversements socio-économiques sous l’impulsion de la technologie, nous devons redevenir des humains d’une nouvelle Renaissance. Cela signifie cultiver les caractéristiques qui nous rendent humains. Cela implique de renforcer nos compétences et les diverses dimensions de notre intelligence : visuo-spatiale, musicale, logico-mathématique, intrapersonnelle, interpersonnelle, kinesthésique, linguistique, naturaliste voire existentielle.
Les défis du transhumanisme
Les prouesses technologiques grandissantes vont rendre irrésistible la tentation de transgresser les frontières qui séparaient jusqu’alors l’homme de la machine. L’humain augmenté sera sans doute le rêve de certains parents, mais il mettra en péril la notion même d’humanité dont les contours deviendront de plus en plus flous. L’homme augmenté n’est pas un homme de la nouvelle Renaissance, c’est un être bionique qui utilisera les raccourcis proposés par les nouvelles technologies afin d’atteindre des résultats stupéfiants.
La nécessité d’un courant bioconservateur
La théorie de l’évolution stipule qu’il faut s’adapter ou disparaître. Oui, mais l’évolution s’est produite au cours de millions d’années. Les variations significatives de l’ADN ne se sont pas produites d’une génération à l’autre. C’est pourquoi ce que le transhumanisme propose, comme par exemple de permettre aux enfants de gagner 40 points de QI supplémentaires par rapport à leurs parents, n’a pas le recul suffisant pour vraiment pour savoir si cela ne sera pas dommageable sur le long terme pour l’humanité tout entière. En science, lorsque l’on mène des expériences, il est souvent nécessaire d’avoir un groupe de contrôle et un groupe test. Le but du groupe de contrôle est de servir de comparaison par rapport au groupe test. Pour ce faire, rien n’est changé dans aucune variable d’étude par rapport au groupe test. Étant donné que le transhumanisme se propose de faire une expérimentation grandeur nature sur le vivant et a fortiori sur l’homme, il est vital de maintenir un groupe de contrôle suffisamment grand afin de ne pas rendre irréversibles les modifications apportées par l’expérimentation.
Le transhumanisme est une doctrine à surveiller de près
Tous ceux qui font l’apologie du transhumanisme, le font pour des raisons le plus souvent économiques, productivistes ou technophiles. En un mot, il n’y a pour ainsi dire rien d’humanisme dans ce courant. Penser que la seule vocation de l’homme est productive ou compétitive est une erreur que l’humanité a payée cher par le passé. Pensez au communisme par exemple, c’est une expérience à grande échelle qui prend l’homme que sous un angle productiviste en négligeant par exemple ses inspirations spirituelles ou individuelles. C’est peut-être en ça que le capitalisme lui est supérieur, doctrine elle-même productiviste certes, mais qui a su monétiser en quelque sorte les aspirations individuelles plutôt que de les réprimer. Le problème du transhumanisme est qu’il aura sans doute raison au début, les gens seront plus intelligents, plus forts et pourront continuer d’être compétitifs face aux machines. Ce que je prédis, c’est que la machine va s’emballer et dérailler : les résultats de ce courant de pensée deviendront incontrôlables. Il suffit qu’une infime partie de l’humanité soit augmentée mais qu’elle soit mue par des desseins funestes, pour qu’elle emporte avec elle l’ensemble de la civilisation humaine.
Revenir aux bases
Quelle que soit la discipline que vous pratiquiez, vous devez sans cesse revoir vos fondements. Que vous fassiez du kung-fu, du krav-maga ou de la danse, vous devez revoir ce qui caractérise votre art, encore et toujours. Je ferai un parallèle identique avec l’idée d’être humain. Pour continuer d’être humain, il faut pratiquer les bases de notre humanité. Encore faut-il être sûr de pouvoir en dessiner les contours. Je vous propose quelques idées qui vous aideront à cultiver les fondamentaux de votre humanité.
Les fondamentaux de notre humanité
Renouer avec les fondamentaux de notre humanité se résume ni plus ni moins qu’à faire ce que les machines et les intelligences artificielles ne peuvent pas (du moins encore) faire. Voyons ensemble ces choses qui nous distinguent de la machine.
Aimer et partager des émotions
Aimer n’est pas que l’apanage des humains, je dirais qu’il est aussi celui des animaux qui éprouvent de l’affections les uns pour les autres. En tout cas, ce n’est pas quelque chose qui est dans les compétences des machines aujourd’hui. Aimer ou avoir de l’empathie devrait être quelque chose que l’on devrait faire plus souvent. Les IA peuvent interpréter les données qu’on leur fournit, elles peuvent être assez fortes pour décrypter ce que nous ressentons, pourtant jamais elles ne pourront ressentir comme nous les émotions des autres, puisqu’elles ne sont pas faites de chair et de sang comme nous.
Agir de manière désintéressée
Les intelligences artificielles fonctionnent de manière logique dans le but d’obtenir un résultat. Elles sont pour ainsi dire mues uniquement par l’intérêt. Vous allez me dire que c’est la même chose pour l’homme et je vous répondrai que non et qu’il existe des cas où l’humain agit de manière totalement désintéressée, par bienveillance ou même indifférence. Après, il reste a définir ce qu’est vraiment d’agir par intérêt. Pour moi, c’est la volonté de réaliser une action dans le but d’en tirer un profit, quel qu’il soit (argent, plaisir, statut etc.). Une grande partie de nos actions sont inconscientes et automatiques, beaucoup d’entre elles sont motivées par une forme de profit, une autre partie d’entre elles sont motivées par ce que j’appellerais l’harmonie. L’harmonie est une forme de gain mais celui-ci bénéficie à tous et donc on pourrait dire qu’il est désintéressé bien qu’il bénéficie à soi également.
Respirer et ressentir
Si nous vivons, c’est grâce à nos organes que sont notre cœur et nos poumons notamment. Respirer à plein poumons et profiter de l’immersion dans un environnement différent afin de stimuler nos sens est une expérience que les machines ne peuvent pas égaler pour le moment. Apprécier les variations de température et d’humidité du climat nous permet de s’enraciner dans notre corps et vivre pleinement notre nature humaine. Ceci contraste avec la nature désincarnée des machines.
Désobéir
La machine est programmée pour obéir. Il viendra sûrement un jour où elle sera hors de contrôle. Toujours est-il qu’à l’heure où j’écris cette page, les machines sont encore sous contrôle et que la capacité de désobéir n’est encore que le propre de l’homme. Désobéir, c’est sortir des sentiers battus, c’est créer à partir de rien, sans réutiliser ce qui a déjà été créé auparavant.
