Categories: Réflexions

Les partis politiques sont-ils des entités irréconciliables ?

Comment explique-t-on les divisions politiques ? N’est-ce qu’une divergence d’intérêts ou bien y a-t-il quelque chose de plus profond qui crée ces scissions ? 

Il y a sans doute une dialectique qui est construite autour d’un noyau d’intérêts. Il y a en effet peu de votes de conviction au sens premier du terme. Les gens votent avant tout pour ce qu’ils sont, leur condition sociale, leur métier ont une forte influence sur leurs orientations politiques. Bien sûr, il existe ici et là de vraies personnes attachées aux valeurs et principes qui sous-tendent ces partis, cela dit, elles sont rares et la plupart du temps nous avons affaire avec des idéologues. 

Comment expliquer la polarisation et l’extrême incompréhension dont font preuves les partisans politiques les uns vis-à-vis des autres ? 

Au-delà de l’intérêt, il y a avant tout la nécessité d’une division. La démocratie a pour principe la pluralité des partis même si souvent elle est apparente. Il faut donc donner le choix ou du moins l’illusion du choix. Puis, l’autre intérêt est que la discorde crée de la distraction, ce qui permet plus facilement de manipuler les foules. 

Plus qu’un tour de passe-passe, le pluralisme politique témoigne d’un vécu différent et d’un attachement identitaire divergent. Les souffrances que l’on vit et celles que l’on reconnaît chez l’autre sont le liant identitaire. 

Cela explique notamment pourquoi le racisme n’est pas vu comme étant un problème par tous, du fait même qu’il n’est enduré que par une portion de la population. La reconnaissance des souffrances chez les uns et le manque d’empathie chez les autres sont à l’origine des principales divisions. Nous souhaitons nous raccrocher à un parti qui parle avec nos mots, voit ce que nous voyons et ignore ce que nous ignorons. 

Les partis cristallisent les identités et les souffrances multiples d’une société. Cependant, chacun fait le tri et n’en retient qu’un nombre limité pour coller au plus près de son électorat. Il va exacerber ces souffrances pour dessiner les contours d’un ennemi à abattre qui souvent sera son adversaire politique (ou l’électorat adverse). 

Ainsi, les partis n’ont pas vocation à s’entendre, ils sont là pour prendre le pouvoir en instrumentalisant les souffrances des uns et méprisants celles des autres. 

Edward

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