Quel peut être le plus grand échec de votre vie ?

Ma réponse à cette question sera un peu triviale, néanmoins je n’en vois pas d’autres. Selon moi, rater sa vie, c’est essayer de vivre la vie d’un autre, la vie qu’on nous a imposée, celle qu’on nous a présentée comme étant la seule option. 

La seule vie qui vaille la peine d’être vécue est la sienne. Cependant un tel choix est beaucoup plus exigeant que tous ceux qu’on propose, parce que vivre sa vie implique d’aller au-devant de mille périls. Vivre sa propre vie est risquée, cela implique souvent d’être en opposition avec avec sa famille et même ses amis. Vivre une vie à la hauteur de ce que nous sommes nous oblige à puiser en nous-même, ce qui nécessite souvent solitude, doute, remises en question. Tout cela est inconfortable et tout le monde n’est pas prêt à affronter de telles situations. Il est plus agréable de se conforter dans des choix mièvres que personne ne viendra contester sauf peut-être notre for intérieur qui pousserait un cri de détresse autant de fois que possible. Ces gémissements qu’on essaiera tant bien que mal de mettre sous silence par les validations que représentent les likes de nos “amis” sur la toile qui viennent labelliser notre adhésion à l’idéologie de l’abandon de notre source. 

Parce que oui, les réseaux sociaux sont là pour émuler nos comportements les plus grégaires en favorisant une idée fausse de l’authenticité rimant le plus souvent avec superficialité. 

Pour réussir sa vie, il faut aller vers soi, c’est-à-dire rechercher la solitude. La vie moderne nous enseigne le contraire. En captant sans cesse notre attention, les géants de la tech ont réussi à créer une fuite permanente de nous-mêmes. Nous sommes sans cesse enclins à aller voir ce qu’il se passe ailleurs, à espionner la vie des autres pour mieux oublier la sienne et surtout oublier de se poser les bonnes questions. 

Dans un monde qui cherche l’exceptionnalité, le meilleur que vous puissiez faire pour atteindre cet objectif est de puiser en vous-même, allez au plus profond de vous-même et vous verrez, il n’y en a pas deux comme vous. Le drame de notre époque est que la majorité d’entre nous reste en surface, effrayés d’aller voir ce qu’il y a dans les abîmes de notre être. Résultat, nous sommes des clones animés par une idée contrefaite du succès.

Edward

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