Le besoin de reconnaissance est un leurre parce qu’il peut se révéler insatiable. Le besoin de reconnaissance paternel peut très vite déboucher sur un besoin de reconnaissance au travail et le projeter sur son supérieur hiérarchique. Pour éviter cette course effrénée et sans fin, il convient de mettre un terme au plus tôt à ce besoin au risque de passer sa vie à courir après des chimères.
Les gens sont d’humeur changeante, c’est pourquoi il est illusoire de chercher la reconnaissance ailleurs que vis-à-vis de soi, au risque de tourner en rond. Par ailleurs, il n’est jamais bon de faire reposer son bonheur sur les autres, chercher la reconnaissance n’est ni plus ni moins que de donner à un tiers un contrôle sur nous et qui plus est un contrôle sur notre bonheur.
Chercher la reconnaissance n’est rien d’autre que la marque de notre propre incomplétude, il faut se défaire de cela, sans quoi nous ne serons jamais heureux. Pour ce faire, il vous faut trouver une philosophie de vie, parce que l’incroyable pouvoir des philosophies, c’est qu’elles vous redonnent le contrôle. Il existe des dizaines et des dizaines de modèles philosophiques à suivre, ils peuvent s’adapter à votre environnement et vos principes préexistants. Laissez-moi vous présenter l’un d’entre eux qui est selon moi l’un des meilleurs pour combattre ce besoin de reconnaissance : l’épicurisme.
L’épicurisme distingue les besoins nécessaires et non nécessaires ainsi que les besoins naturels et non naturels.
Pour être heureux selon Épicure, il faut simplement assouvir ses besoins naturels et nécessaires et négliger tous les autres. Cela paraît simple, mais en réalité cela remet en question beaucoup de choses, notamment celles que nous prenons pour acquises.
Il existe trois catégories de désirs naturels et nécessaires :
Les autres désirs qui ne rentrent pas dans ces catégories ne sont pas essentiels au bonheur selon Épicure. Voici quelles sont les autres sortes de désir :
Selon Épicure, le désir de se dépenser dans l’activité sexuelle peut être tout bonnement remplacé soit par l’effort physique, que l’on accomplit dans le sport ou la gymnastique, soit la gymnosophie (alliance entre nudité, contemplation et méditation) soit la conversation philosophique avec un ami.
Le désir de beau (comme par la lecture de poèmes) est à proscrire s’il s’accompagne d’un détournement de la vérité. À cet égard, il critique les récits d’Homère qui ont contribué à véhiculer des mensonges par des histoires attrayantes et mythiques.
Les désirs non naturels et non nécessaires : les désirs vains (« vides » (kenai) : sans objet). Ce sont les désirs qui sont illimités, en opposition avec la finitude de la nature. Il s’agit des désirs de possession, de gloire ou de pouvoir. Plus un désir est non nécessaire, plus il est difficile à satisfaire et plus il engendre de la souffrance et donc ne permet pas l’ataraxie, garante du bonheur..
Cela paraît radical, mais c’est pourtant bien ce que préconise Epicure. Rechercher la beauté ou le plaisir ne devrait pas faire partie de nos préoccupations. Cela menace en partie la possibilité de trouver l’ataraxie, l’absence de trouble et condition essentielle au bonheur.
Le besoin de reconnaissance est un piège et il ne vous mènera pas bien loin. Vous devez enraciner votre combat et votre vie dans des valeurs. Avez-vous pensé une minute que les grands hommes qui ont manqué l’histoire étaient mus par un besoin de reconnaissance ?
Vous croyez que Mandela a enduré 27 années de prison pour au bout du compte trouver une forme de reconnaissance. Il a obtenu la gloire parce qu’il ne la cherchait pas, ce sont les valeurs de vérité et d’humanité qui l’ont porté sur le pinacle, pas un quelconque besoin de reconnaissance.
Qu’est-ce qui différencie un enfant d’un adulte parmi tant d’autres choses ? Le besoin de reconnaissance. Alors, on pourrait tenter de dire que le besoin de reconnaissance peut être une bonne chose s’il vous permet de vous motiver à faire certaines choses. Je ne suis pas de cet avis. Quand on éprouve un fort besoin de reconnaissance, on est facilement manipulable et on peut se mettre à poursuivre des buts sans fin comme l’argent ou la gloire. S’il y a certains cas qui sont favorables, je dirais que ce sont les suivants : votre besoin de reconnaissance est mu par une personne que vous avez en haute estime et qui se distingue par un incroyable caractère. Si assouvir un besoin de reconnaissance dans ce cas peut simplement vous pousser à accomplir des actes nobles, généreux etc., je pourrais dire que c’est une bonne chose même si ce n’est pas l’acte en lui-même qui est la vraie motivation mais la récompense qui est d’assouvir un besoin de reconnaissance. Néanmoins, à faire de bonnes choses de manière répétée, même si ce n’est pas pour ces choses en elles-mêmes qu’on les fait au départ, on finit tôt ou tard par être transformé et devenir une meilleure personne. Le deuxième cas où le besoin de reconnaissance est aussi bon je dirais, c’est dans le domaine spirituel. Si vouloir plaire à Dieu peut nous pousser à faire de bonnes choses, je suis totalement d’accord avec cette idée. On se retrouve en quelque sorte dans le cas de figure précédent sauf que la relation est de l’ordre de l’intime. C’est seulement en notre âme et conscience que nous savons si ce que l’on fait est en accord avec Dieu.
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Bonjour et merci pour ce billet!
Je ne suis pas sur de comprendre comment la besoin de reconnaissance limite notre potentialité. Je vais tenter d'approfondir la dessus. Merci!
Le besoin de reconnaissance peut servir de carburant à notre action, mais le problème, c'est qu'il nous fait le plus souvent poursuivre des chimères. Je comprends votre doute, c'est vrai que d'avoir une revanche à prendre sur la vie peut nous faire soulever des montagnes. Je suis curieux d'avoir votre avis un peu plus détaillé.